
The Neighbourhood
Evénements
Après cinq ans d’absence, The Neighbourhood revient avec (((((ultraSOUND))))) — un disque qui ressemble moins à un retour qu’à une renaissance. Le groupe californien, qui a défini la mélancolie pop en noir et blanc des années 2010, retrouve ici la couleur — ou du moins, quelques nuances.
Enregistré d’abord aux Conway Studios à Los Angeles avec leur collaborateur de longue date Justyn Pilbrow, puis finalisé dans un petit studio de répétition à Van Nuys baptisé The Beehive, avec Jono Dorr à la production, (((((ultraSOUND))))) capture Jesse Rutherford, Zach Abels, Jeremy Freedman, Mikey Margott et Brandon Fried se reconnectant après une pause de trois ans. « Nous n’avions pas besoin de faire cet album », explique Abels. « Nous sommes revenus parce que nous en avions envie. C’était comme revenir jouer dans le garage — amusant, sans contrôle excessif. »
Sans contrainte de label ni pression extérieure, les sessions se sont déroulées de manière totalement naturelle. « Personne ne nous a dit qu’il fallait le faire », ajoute Fried. « Pour la première fois, nous étions totalement autonomes — pas de label, pas de contrat, juste nous, décidant de refaire de la musique ensemble. »
Au fil de quinze morceaux, le groupe délaisse le vernis pour retrouver l’essence : la sincérité avant l’apparat. “Private”, le titre qui donne son nom à l’album, mêle introspection et pulsation hypnotique. « Parfois, je n’avais pas les mots », confie Rutherford. « Il fallait presque une échographie pour voir ce que je ressentais — regarder à l’intérieur et se dire : “Ah, voilà ce qui se passe.” »
La couleur grise, qu’ils avaient autrefois rejetée, traverse (((((ultraSOUND))))) comme une révélation douce. En 2013, ils avaient écrit “No Grey” comme une déclaration d’absolu. Aujourd’hui, cette teinte s’impose dans les visuels et plusieurs chansons, métaphore de la nuance et de la maturité. « Tout était noir ou blanc avant », explique Rutherford. « Maintenant, c’est gris. »
(((((ultraSOUND))))) résonne comme l’œuvre d’un groupe qui n’a plus rien à prouver, mais encore tout à dire — cinq musiciens retrouvant l’équilibre entre le contrôle et le chaos, celui-là même qui les avait rendus essentiels dès le départ.